La neurochirurgie algérienne au 19ème siècle

La trépanation du crâne (Tekeb Er Ras) est encore en honneur dans les montagnes de l'Aurès (province de Constantine), où on la pratique le plus ordinairement pour des douleurs intolérables intra-crâniennes, dans les cas de fractures simples ou compliquées de la boite encéphalique.

Le chirurgien rase d'abord la région, puis à l'aide du même couteau, bien affilé, incisé un quadrilatère de téguments, une fois ceux-ci soulevés avec la pointe de l'instrument, il promène, en appuyant légèrement le long des côtés du quadrilatère, une serpette armée de quatre dents très écartées, puis, quand l'opération est très avancée, une autre serpette à dents plus fines et plus nombreuses.

Quand les quatre côtés sont ainsi perforés en ligne droite, on soulève la tablette osseuse avec une lame de fer ou une pointe recourbée. On recouvre la brèche, osseuse avec un morceau de burnous enduit de goudron et on le maintient en place à l'aide d'une plaque métallique, criblée de tous inégaux, afin de livrer passage à la suppuration, au sang ; dans les trous les plus extérieurs de cette plaque, on passe des fils pour lier l'appareil autour du crâne, Le pansement sus-indiqué est fait chaque jour jusqu'à ce que la plaie se trouve comblée par un bourgeonnement.

La Médecine arabe en Algérie par le Dr Mohamed Benlarbey pages 31et 32