1890-1899

1890
21 janvier : Le maire de la commune d’Orléansville interdit aux indigènes arabes de stationner avec des troupeaux dans les rues, places et autres voies de communications, soit dans la ville, soit aux abords et généralement sur tout le territoire de la commune. Le maire explique cette mesure : « les indigènes qui se rendent à Orléansville les vendredi de chaque semaine pour assister au marché du lendemain amènent avec eux un plus ou moins grand nombre de bestiaux qu’ils se réunissent aux abords de la ville, du marché arabe, sur différents points des rues et places, occasionnent ainsi l’encombrement des voies de communication, et peuvent donner lieu à des accidents ; d"autres part qu’après s"être rendu dans l’enceinte du marché arabe où ils sont admis dés la veille pour y passer la nuit avec leurs troupeaux, ils les offrent aux acheteurs qui se présentent et ce au détriment de l’approvisionnement du marché et de l’intérêt des consommateurs et des commerçants. ».
01 mars : A la suite de la démission présentée par Ben Aouda ben Zerrouki, cantonnier de la commune d’Orléansville, le maire fait nommer à sa place Jean Sanchez à titre provisoire.
01 avril : Mr Charles Desvoyes (34 ans), nommé secrétaire général de la mairie d’Orléansville en remplacement de M Michaux nommé receveur municipal. Installation du service du poids public sur la place de la Mosaïque, près du marché couvert et traité conclu entre la municipalité d’Orléansville et les sieurs Fally et Dalloz, ingénieurs électriciens, à l’effet d’installer l’éclairage électrique dans les locaux de l’hôtel de ville (mairie) et les bâtiments de la recette municipale de la commune.
12 juin : Sur rapport du maire de la commune d’Orléansville, le préfet d’Alger décide la fermeture du café maure appartenant à Hadj M’hamed ben Aziba situé rue Etourneau, qui sert de rendez-vous à des joueurs de profession.
04 octobre : Le chaouch du commissariat de police d’Orléansville, Djilali ben Larbi est révoqué par le maire. Le maire argumente sa décision comme suite : « considérant que le chaouch Djilali ben Larbi, malgré tous les avertissements et même les punitions persiste à s’acquitter d’une façon déplorable de son service. Que de plus cet homme est atteint d’une maladie vénérienne qui l’empêche de remplir convenablement ses fonctions, qu’au lieu de se soigner il se livre à la boisson. »
01 décembre : Joseph Bouteloup, docteur en médecine, est nommé provisoirement médecin communal en remplacement de M Seriez.
31 décembre : Une gratification de vingt cinq francs est allouée respectivement à Zerrouki Abdelkader, khodja et Ahmed ben Berkan, garçon de bureau de la mairie en récompense du zèle qu’ils ont montré dans l’exercice de leurs fonctions pendant l’année 1890.

1891
09 février : M Peyrouton (décède en 1892), commissaire de police de 4ème classe à Oran, est nommé commissaire de police à Orléansville en remplacement de M Eyrant nommé chef de sûreté du département d’Oran.
Dimanche12 avril : Début du dénombrement de la population dans toute l’étendue de la commune d’Orléansville.
22 juin : Considérant que le mécanicien Labanne averti par téléphone que les criquets avaient envahi une partie du territoire de Pontéba n’a pas signalé ce fait à la mairie et que cette négligence pourrait avoir des conséquences graves, pour ces motifs, une retenue de dix francs sera opérée sur son traitement du mois de juin.
27 août : Dépêche du préfet d’Alger au maire d’Orléansville, relative à la transformation de l’hôpital militaire de la ville, cédé à la commune, en hôpital mixte. Le conseil municipal de la commune refuse catégoriquement la proposition de l’administration centrale.

1892
25 avril : Quatre enfants dont deux indigènes, mordus par un chien reconnu enragé, envoyés aux frais de la commune d’Orléansville, à l’Institut Pasteur de Paris pour recevoir des soins.
13 juin : Louis Charles Malignon, commissaire de police de 6ème classe, nommé à Orléansville en remplacement de M Peyrouton décédé.
25 septembre : Mr Paysant, employé à la mairie d’Orléansville, mordu par un chien enragé, admis à l’Institut Pasteur de Paris.
22 octobre : Constitution de la Djemaâ de la commune d’Orléansville par arrêté du préfet d’Alger composée comme suite : Si Mohamed ben Henni ben Saïah président ; Abdelkader ben Mokhtar ; Abdelkader ben Douma ; Mohamed Bou Ras ; Mohamed ben Hadj Ahmed ; Ben Aouda ben Meroucha ; Djilali ben Kaddour ben Tahar ; Si Larbi ben Foudad ; Djilali ben Bia ; M’hamed ben Arab membres.
09 décembre : M Xavier Macé, nommé commissaire de police de 5ème classe à Orléansville en remplacement de M Malignon.

1893
12 mars : Vœu du conseil municipal de la commune d’Orléansville pour la construction d’une église par souscription sur la place de la Mosaïque sur l’emplacement de l’ancienne basilique de Saint Réparatus (emplacement non retenue par la suite).
Avril : Dissolution de la société philharmonique de la commune d’Orléansville, à la suite du départ de son président.
17 juin : M Jean Grégoire Aubert, commissaire de police à Cherchell, nommé par arrêté du Gouverneur Général de l’Algérie, en qualité de commissaire de police de 6ème classe à Orléansville, en remplacement de M Macé.
08 octobre : Adresse du conseil municipal d’Orléansville, à Mr le général en chef, commandant le 19ème corps d’armée, lors de son prochain passage à Orléansville, pour les grandes manœuvres de 1893. Le même mois fut tenu une revue militaire de ce corps dans la ville devant une tribune officielle.

1894
18 mars : Passation d’un contrat entre la commune d’Orléansville et M Gastambide, concessionnaire, pour la distribution de l’énergie électrique en ville (procédé inventé par le savant américain Thomas Edisson (1847-1931) en 1878 et introduit pour la première fois à Orléansville en 1890.
07 avril : Paul Robert (1867-1910), conseiller municipal d’Orléansville et conseiller général d’Alger, célèbre son mariage avec Jeanne Gouin, cinquième fille du sous-préfet de la ville.
22 avril : A la suite de la contestation des bouchers indigènes de voir l’abattage de leurs moutons se fait au même lieu que l’abattage des porcs, le conseil municipal de la commune d’Orléansville vote un crédit de 350 francs pour la réalisation d’une tuerie séparée pour les bêtes appartenant aux propriétaires arabes.
Avril : L’inspecteur général des archives et des bibliothèques populaires, effectue une visite de travail et d’inspection à Orléansville.
20 mai : Le conseil municipal de la commune d’Orléansville, émet le vœu qu’une batterie de montagne soit installée à Orléansville, et demande le maintien de la garnison militaire existante.
Mardi 26 juin : Adresse du conseil municipal d’Orléansville à Mme Carnot et octroi d’une subvention de deux cent fracs, pour participation de la commune aux obsèques du Président de la République Sadi Carnot (57 ans), assassiné le dimanche 24 juin, lors de l’inauguration de la foire de Lyon.
29 juillet : La rue de l’hôpital sera désormais appelée «Avenue Carnot », en mémoire du défunt Président de la République Sadi Carnot assassiné au mois de juin par Jeronimo Santo Caserio (anarchiste italien, âgé de 21 ans). Le maire Henri Fourrier, annonce sa démission au conseil municipal, à la suite de sa désignation à d’autres fonctions judiciaires, près d’un autre tribunal. Mr Chassaing, adjoint au maire désigné provisoirement pour remplir les fonctions de maire et expédier les affaires de la commune. Le conseil municipal d’Orléansville, émet le vœu pour le transfert à Orléansville du siège de la commune mixte du Chéliff établit à Lamartine en 1888 au moment de la fusion des communes mixtes de l’Oued-Fodda et Malakoff.
16 septembre : Elections municipales complémentaires à Orléansville, à la suite de la démission du maire Henri Fourrier. Joseph Casanova (35 ans), élu maire de la ville le 23 du mois par le conseil municipal par 18 voix.
30 septembre : Vœu du conseil municipal d’Orléansville, pour la construction d’un tramway à vapeur reliant entre elles les villes de Ténès et Orléansville (à cette époque le percement du tunnel de l’oued Allala n’est pas encore effectuer). A la suite de la mise en adjudication du service de nettoiement de la ville d’Orléansville, le conseil municipal autorise le maire pour traiter de gré à gré pour la vente du matériel de ce service constitué de 02 mulets avec harnais, 01 cheval avec ses harnais, 03 tombereaux en mauvais état et une petite voiture «dite jardinière » en mauvais état également. Le conseil municipal de la commune d’Orléansville, considère que le transport du courrier de la gare à la poste à dos d’hommes n’offre guère toutes les garanties de sécurité d’autant plus que le porteur traverse la pépinière pour se rendre à la poste et peut être exposé à des rencontres dangereuses, propose que le transport soit fait dorénavant au moyen d’une voiture.
Septembre : Léonie Tallard et Jean Sanchez, indigents de la commune, mordus par un chien enragé, admis par la commune à l’institut Pasteur de Paris.
27 décembre : Arrêté du gouverneur général de l’Algérie, portant révocation de l’adjoint indigène de la commune d’Orléansville, Benaouda ben Maroucha. Durant les douze ans de services effectif, il s’est acquitté convenablement de ses devoirs et notamment pendant l’année dite «des Mesquines », il a contracté une maladie très grave.

1895
12 Janvier : A la suite du refus de plusieurs bouchers d’Orléansville, d’acquitter la taxe d’abattage due à la commune, arguant qu’elle était excessive et mêmes illégales aux termes du décret du 01 août 1864 (applicable en France et non promulgué en Algérie) ; le tribunal d’Orléansville, par ordonnance enjoint aux boucher de verser à la caisse des dépôts et consignations le montant des taxes exigibles jusqu’à solution du litige.
14 mars : Arrivée à Orléansville des troupes militaires françaises, chargées de l’expédition de l’île de Madagascar, et grandiose réception organisée par la municipalité en l’honneur de ces troupes.
16 avril : Le conseil municipal de la commune d’Orléansville autorise le maire à contracter un emprunt auprès du Crédit Algérien et de passer un traité avec lui (traité approuvé par le préfet d’Alger le 26 avril 1895). L’emprunt consentit à la commune remboursable en 44 ans (1895-1939) divisé en 769 obligations de cinq cents francs.
05 mai : Sport : organisation d’une course vélocipédique (course à bicyclette), d’Orléansville à Alger sur une distance de plus de 200 kms, avec la participation de coureurs de France et d’Algérie.
Restrictions aux libertés individuelles : la circulation dans les rues de la ville d’Orléansville est interdite à partir de 9 heures du soir jusqu’au jour.
1°) Aux indigènes étrangers à la commune non munis d’une autorisation spéciale des autorités locales.
2°) Aux indigènes de la commune non domiciliés dans le périmètre intérieur de la ville et non autorisés par le maire.
3°) Aux indigènes de la ville non patentés, notoirement connus pour n’être ni agents dans une administration publique ou particulière ni domestiques attachés aux personnes.

1896
Dimanche 29 mars : Début du dénombrement quinquennal de la population à travers toute l’étendue de la commune d’Orléansville.
31 mai : Course hippique, organisée à Orléansville par la société hippique de la ville.
18 juin : M Lechaix, commissaire de police à Bône (actuellement Annaba), est nommé aux même fonctions à Orléansville en remplacement de M Aubert.
17 septembre : Internement du nommé «Bensalem Mohamed Ben Larbi, dit «Paillasse », un proxénète notoire de la commune d"Orléansville, au douar Beni-Maïda (commune mixte de Theniet-El-Haad), pour une période de deux années.

1897
05 mars :Police des marchés : la place de la Mosaïque devra être entièrement débarrassée des divers industriels qui l’occupent actuellement (brocanteurs, ferrailleurs, marchands de galettes, de caroubes, de beignets, de figues sèches, fabricants de porte-monnaie, cordonniers ambulants) auxquels une place sera assignée aux environs du marché aux grains sur le terrain désigné par M le maire de concert avec l’adjudicataire des marchés.
10 mai : Vinciguerra, nommé en qualité de commissaire de police à Orléansville (département d’Alger) en remplacement de M Lechaix.
15 juin : Dépêche de Mr le gouverneur général de l’Algérie au maire de la commune d’Orléansville (évoquant une décision du ministre de l’Instruction publique et des beaux arts), relative au projet d’enlèvement et du transfert de la Mosaïque de Saint-Réparatus (découverte en 1843), d’Orléansville à Paris.
31 octobre : Traité conclu à Orléansville, entre le maire de la ville et les sieurs Loubaresse ; Alfred Ferdinand et Olympe, demeurant à Paris, rue de Lille n° 15, faisant élection de domicile à Orléansville, chez Mr Roque, avoué attributif de juridiction, en vue de la création d’une usine à sucre à Orléansville.
1897 : Décès de Si Henni des Medjadjas, officier de l’armée de Bugeaud, père de Si Henni Saïah, cadi d’Orléansville. Il empêcha en 1871 une insurrection montée contre la France (cf. L’hebdomadaire le Progrès n° 808 du 30 juin 1910).

1898
31 mars : Paul Robert (31ans), conseiller général du Conseil général d’Alger, propose dans un rapport détaillé la généralisation de la pratique du métayage en matière d’agriculture.
25 juin : Désiré Bernady (46 ans), conseiller municipal de la commune d’Orléansville, proclamé adjoint au maire pour la section de la Ferme, succédant à Jean Baptiste Aïgouy (58 ans), démissionnaire.
Juin : Création à Orléansville, de la société de gymnastique, d’escrime et d’instruction militaire.
1899
Mars : La société de gymnastique d’Orléansville, dénommée «la Vaillante », est dissoute.
16 juin : Adresse du conseil municipal de la commune d’Orléansville, à Mr le Président de la République française, Emile Loubet (1838-1929), à la suite des incidents lamentables, qui viennent de se produire en France de la part de la réaction.