1967, Le Putsch raté de Tahar Zbiri


Une tentative de coup d'Etat contre le régime de Boumediène dont on ne parlera que rarement.

Dans la nuit du 14 décembre 1967, des chars font mouvement sur Alger, à partir de Chlef. Objectif : livrer bataille aux troupes de Boumediène et s'emparer du pouvoir. Le meneur est un général fidèle à Boumediène : Tahar Zbiri, chef d'état-major. Dès 1962, il a choisi de s'allier à Boumediène lors de la crise de l'été. Il fut l'un des principaux putschistes de 1965 contre Ben Bella qui venait pourtant de le désigner chef d'état-major. Tahar Zbiri, ce 14 décembre, avait choisi de renverser Boumediène qu'il accusait de « prédilection individuelle, improvisation, tentative de frapper l'unité de l'armée et monopolisation des postes ». En fait, dit-on, Boumediène s'apprêtait à le relever du commandement de l'état-major.

La tentative échoua, car mal préparée face au régime de Boumediène toujours aux abois. Les mutins furent arrêtés au niveau d'El Affroun-Chiffa, dans un bain de sang. Plusieurs cadres de l'armée furent éliminés et d'autres forcés à la démission.

Zbiri prit la fuite vers Tunis avant de passer dans l'opposition aux côtés de Kaïd Ahmed et Ahmed Mahsas. Il revint en Algérie en 1979 et refit une apparition en signant en 1979 la pétition des « 18 » en compagnie de Bentobal, demandant à Chadli de prendre des mesures pour asseoir la démocratie. Il fut désigné sous Zeroual comme membre de la CNISEL en juin 1997 puis sénateur, poste qu'il occupe toujours.

Mohamed Benchico.

Extrait de l’ouvrage : « Regards sur le siècle 1900-1999 » Editions Le Matin, Alger 2000.