21 septembre. L:impératrice Elisabeth d'Autriche fait une escale à Oran.Cette femme - l'une des plus belles d'Europe - veut oublier la mort de son fils: le prince héritier Rodolphe.
Depuis, l'impératrice, inconsolable, voyage à "en perdre la raison ". Elle se lance dans ce qu'elle appelle " le vol
A Oran, le programme est identique à celui qu'elle vient d'accomplir à Tanger. Chaque matin, 1 heure de gymnastique. Sous un soleil de plomb, elle reprend également ses promenades " marathons " : près de 8 heures de marche par jour à travers la ville, accompagnée de quelques dames et du chambellan, le baron Nopesa. La comtesse Festetics, dont la fragilité augmente avec l'age, est épuisée. Les visites n'en finissent plus : promenade du général Letang, mosquée du Pacha...A 53 ans, l'impératrice, passionnée par I'Antiquité, parvient sans peine à arpenter les vestiges archéologiques de la région d'Oran.
Son moral semble meilleur. Les heures d'amertume se font plus rares. Et pourtant, elle porte toujours le noir du deuil. Et, il y a "ses symptôme"... spécifiques à ce qu'on ne nomme pas encore l'anorexie. Un régime draconien qui lui impose de se contenter de 6 verres de lait par jour. Résultat : l'impératrice pèse 48 kg !
Reste aussi son inconstance. Le 25 septembre, Ic yacht quitte la rade d'Oran. La mer est mauvaise L'équipage est obligé de se réfugier à Ténès1890
Elle est arrivée incognito. Elles ne voyage pas sous le nom de comtesse de Hohenembs, mais sous celui de Mrs j\1r, Nicolson. Son yacht, le Chazalie, a accosté à quelques mètres du port d'Oran. Une petite embarcation la débarquera à l'écart. Direction ? Peut-être le célèbre hôtel
splendide. Mot d'ordre : la nouvelle de sa venue ne doit pas se répandre dans le pays. Elisabeth, impératrice d'Autriche, ne veut parler à personne. Son cœur est " abîmé " et le restera longtemps. Son unique fils, le prince. Rodolphe, héritier des Habshourg est mort. Il s'est suicidé à Mayerling avec sa maîtresse, la baronne Marie Versera, le 30 janvier 1889.
de la mouette ". Ainsi il faut qu'elle s'en aille, loin, sur la mer. Quitter…Fuir Vienne pour une longue croisière à travers l'Europe et la Méditerranée. C'est la première fois que ses pérégrinations la conduisent en Algérie.
, à 200 km d'Alger. Peut-être l'occasion pour l'impératrice de visiter cette ville fondée par les Phéniciens au VIIIe siècle avant J.-C ? Mais Elisabeth ne sait pas se fixer. A peine arrivée à Alger, elle repart. Le baron Nopesa se plaint de " la bougeotte de Sa Majesté […] " " Dieu sait où cela nous mènera" conclut-il.