1840-1849

1840
15 mars : Occupation de la ville de Cherchell par les troupes françaises.
12 avril : Dans une lettre transmise par l'Emir Abdelkader au gouvernement anglais, par laquelle il propose de ceder au trafic anglais le port de Ténès. Il écrit : " … Si vous désirez ce port, nous ne ferons notre commerce avec aucune autre nation que la votre…. ".
27 avril : Le Khalifa Mohamed Ben Allal de Miliana, attaque à El Affroun une colonne française de 10 000 hommes, dirigée par les Ducs d'Orléans et d'Aumale.
12 mai : Combats meurtriers à l'arme blanche près de Tenièt Mouzaïa, dirigés par l'Emir Abdelkader lui-même. Bilan : 300 soldats français égorgés et 145 autres bléssés dont les généraux Marbot et Rumigny.
08 juin : Occupation de la ville de Miliana par les troupes française. L'Emir Abdelkader délogé.

1841
08 mai : Institution d'un commissariat civil (entité administrative) à Cherchell.
10 décembre : L'Emir Abdelkader Ibn Mahiédinne réitère sa demande au Premier ministre anglais, concernant la cession du port de Ténès au trafic anglais. Le gouvernement anglais refusa l'offre (El Kofr Milatoun wahida).

1842
Février : Plusieurs colonnes françaises stationnées aux environs d'El Esnam (Orléansville à partir du 16 mai 1843), attaquées subitement par la cavalerie de L'Emir Abdelkader.
Printemps: le Maréchal Thomas Bugeaud, qui avait traversé la région du Cheliff, avait écrit au Ministre de la Guerre que cette vallée était "comparable aux plus belles parties de la vallée de la Loire, de la Garonne et de la Seine et serait, dans un demi-siècle, l'un des plus beaux pays du monde ".
19/20 septembre : Bataille d'Oued-Fodda, livrée par l'Emir Abdelkader aux troupes françaises, commandées par le général par le général Nicolas Changarnier.

1843
23 avril : " A l'aube d'une journée qui s'annonçait magnifique, une colonne de six bataillons de marche et de trois cents cavaliers, ayant à leur tête le Maréchal Bugeaud, Gouverneur Général de l'Algérie, quittait Miliana pour descendre la Vallée du Chéliff, L'expédition était accompagnée de cent vingt de ces voitures à deux roues appelées "araba " et de près de quatre cents mulets chargés de tentes, de vivres, de bois et d'ustensiles de toutes sortes ". Y. Debia
26 avril : " donc, tout cet effectif, cette cavalerie, ce matériel nécessaire à l'établissement d'un nouveau camp, venaient, dans la poussière et le tumulte, se ranger sur les rives du Chéliff, sous les hautes berges rouges coupées en falaises, au-dessus desquelles des ruines romaines dormaient, d'un sommeil millénaire ". Y. Debia.
27 avril : " dans la fraîcheur du petit jour, les colonnes brisées, les pierres vénérables qui avaient dormi en silence pendant treize siècles, furent tout étonnées de se réveiller au son d'un clairon. Sans perdre de temps, le Maréchal Bugeaud délimita, le jour même, sur un vaste rectangle indiqué par les ruines l'emplacement de la future garnison. Il investit le Colonel Cavaignac du Commandement de la place, fit, reconnaître le pays par des patrouilles dans toutes les directions. El-Esnam était au confluent de l'Oued Tsighaout et du Chéliff. Y. Debia
29 avril : Le camp (d'El Esnam) établi, il restait encore à se préoccuper de son approvisionnement. Or, en 1843, en l'absence de toutes voies de communication, c'est par mer que la garnison d'El-Esnam pouvait être le plus facilement ravitaillée, mais il fallait pour cela ouvrir aux "araba " la route de la côte. C'est ce que fit le Maréchal Bugeaud qui, ayant quitté la vallée du Chéliff arriva à Ténès le ler mai. - Ben hobsili, Agha du Dahra pour l'Emir Abdelkader attaque avec 500 cavaliers et 500 fantasins, les troupes françaises de Bugeaud qui se dirigeaient en direction de Ténès.
01 mai : Occupation de Ténès par les troupes du général Bugeaud. Ils s'installent sur le plateau du vieux Ténès. Pas moins de 42 héctares de récolte de fèves et d'orges furent achetés par les français pour l'établissement de leurs tentes.
16 mai: Par décision du ministre de la guerre le maréchal Soult, le camp d'El Esnam, baptisé " Orléansville ", en mémoire du Duc d'Orléans, fils du roi de France tué dans un accident de voiture au mois de juillet 1842.
1843 - : " Un désert dans le grand désert de la plaine ", écrivait d'Orléansville, le Colonel Leroy de Saint-Arnaud à ses superieurs au sujet de la plaine du Cheliff.

1844
Depuis la prise de possession de la région par les français, un européen ( le premier) est tué entre Ténès et Orléansville.

1845
Mars : Mohamed Ibn Abdellah, surnommé Boumaza, lève l'étendard dans le Dahra et la vallée du Chéliff, en déclarant la guerre sainte aux français.
20/21 avril : La tribu des Beni Hidja, dirigée par le caïd Mohamed Ben Henni, attaque le camp français stationné dans les Gorges.
23 avril : Un convoi militaire se dirigeant vers Orléansville, attaquée violement par la résistance locale.
30 avril : Le massif forestier des Beni Hidja (Bissa) ravagé par le feu par les troupes du sanguinaire Saint Arnaud.
02 mai : A Khettar (près de Oued Goussine), dévasté. Arbres coupés et maisons brûlées par les soldats de Saint Arnaud.
04 mai : Boumaza frappe un grand siège autour de la ville d'Orléansville (Chlef).
18 juin : L'Agha Si El Hadj Boutaïba Ben Henni de Beni Haoua, tué par mégarde parla colonne du colonel Ladmirault.
05/19 juin : Grande razzia faite par l'armée française contre la tribu des Ouled Riah (entre Ténès et Mostaganem), dirigée par le colonel Pelissier, sur ordre du général Bugeaud, stationné à Orléansville (aujourd'hui Chlef).
Juin : Razzia faite sur la tribu révoltée des Ouled Younès par la colonne expéditionnaire du colonel de Saint Arnaud, commandant la subdivision d'Orléansville.
Juillet : Boumaza (l'homme à la chèvre, comme il plaît aux français de l'appeler), partit de Bougainville (auj. Sendjas) et attaque une escorte de l'armée française à Oued Fodda.
08 août : Sur ordre du maréchal Bugeaud, 500 algériens brûlés vifs dans des grottes au douar Beni Menasser (près de Aïn Merane sur l'oued chaâbat Al Bir).
22 septembre : Combat du défilé de Sidi Tiffour. Cuissante défaite du général Bourjolly devant Boumaza, malgré les renforts d'Orléansville, envoyés par Saint Arnaud.
15 octobre : Boumaza réussit un grand coup contre les troupes françaises stationnées près de Mostaganem.
10 novembre : Boumaza, secondé par le caïd Ben Henni des Beni Hidja, attaquent les troupes françaises stationnées à Ténès.
06 décembre : Saint Arnaud écrit : " je suis depuis le 1er à courir jour et nuit. Je poursuit à mort les chérifs (…) j'ai déjà tué Ali Chergui chez les Medjadjas et je viens de tuer Bouali chez les Beni Derdjin. Je voudrais bien aussi mettre la main sur Ben Henni qui soulève les Beni Hidja… ". Mais il est rappelé dans l'Ouarsenis ; l'Emir Abdelkader s'y trouve et l'Agha d'Orléansville vient de se rallier à lui. - Le capitaine Richard, déclare que le pays des Beni Hidja était la grande route qui pouvait mener l'insurrection jusqu'aux portes d'Alger. Il fallait leur intercepter cette route et le rejeter, autant que possible, dansl'Ouest. Les Sbehas jouent dans la plaine le même rôle que les Beni Hidja dans la montagne. Ces deux tribus sont des têtes de mouvement. Si elles sont tranquilles, il est rare que les autres s'agitent, mais si elles proclament la guerre, à coup sûr les autres ne pourront pas rester en paix.

1846
Jeudi 29 janvier : Engagement de Sidi Salem (Tadjena), dirigées par Boumaza, secondé par le courageux caïd Mohamed Ben Henni des Beni Hidja, contre quatre compagnies françaises dirigées par le capitaine Lapasset. 09 soldats français tués et 24 bléssés. La résistance algérienne déplore la perte de 12 chahids dont le caïd Ben Henni et l'agha Oulid Derbal.
Vendredi 30 janvier : Combat près de Oued Sidi Brahim (Tadjena), entre une colonne dirigée par Canrobert et la cavalerie de Boumaza. Après un dur engagement, Boumaza réussit de se retirer. Le lendemain samedi 31, plusieurs femmes et enfants dont la famille du défunt caïd, furent faits prisonniers.
Mai : Les tribus de Djebel Amour condammnées à une contribution de guerre de 3000 bœufs et 700 têtes de moutons.
21 août : Nouvelle délimitation du territoire du commissariat civil de Cherchell, en vertu d'une ordonnance royale.
Novembre : Boumaza rencontre l'Emir Abdelkader en territoire marocain.

1847
13 avril : Mohamed Ibn Abdellah, surnommé Boumaza (environ 25 ans), se rend au au colonel de Saint Arnaud à Renault (aujourd'hui Sidi M'hamed Ben Ali). Il sera rammené à Orléansville (Chlef).
08 mai : Séquestre sur toutes les propriétés d'El Hadj Zeghra à Ténès, pour avoir prit les armes contre l'armée d'occupation.
Août : Moulay Mohamed Ibn Abdellah (surnommé Bouaoud), ancien compagnon de Boumaza au Dahra (vallée du Cheliff), attaque la ville de Djidjelli.
23 décembre : La résistance algérienne durement frappée : L'Emir Abdelkader se rend à Sidi Maârouf (El Ghazaouat) aux généraux Lamoricière et Cavaignac.

1848
23 février: Coup de theater en France : à la veille de la chute de monarchie de juillet du roi Louis Philippe, Mohamed Ibn Abdellah (Boumaza), s'évade de la prison de Paris. Il sera arrêté quelques temps après.
09 octobre : Arrêté du Président du Conseil, portant création d'un centre de population de 50 familles européenne, dénommé " Affreville " - aujourd'hui Khemis Miliana.

1849
22 juillet : Libération de Boumaza, enfermé depuis son arrestation en 1847 à Brest au Fort de Ham.
Les «Robert », famille française originaire des Hautes-Alpes arrivent pour la première fois à Orléansville. Martial Robert (22ans), conseiller municipal en 1867, ancêtre de la famille se fait construire peu après un moulin actionné par les du Chéliff.