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Naufrage du Banel dans la baie de Souahlia (1802)

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Bonaparte, Premier Consul de la République Française à Mustapha, Dey d’Alger

Paris, le 29 messidor an X (18 juillet 1802)

Grand et magnifique Dey

Je vous écris cette lettre directement parce que je sais qu'il a de vos Ministres qui vos trompent (1), et qui vous portent à vous conduire d'une manière qui pourrait vous attirer de grands malheurs (2). Cette lettre vous sera remise en mains propres par un Adjudant de mon ¨Palais (3). Elle a pour but de vous demander réparation prompte, et telle que j'ai droit de l'attendre des sentiments que vous avez toujours montrés pour moi. Un officier français a été battu, dans la rade de Tunis, par un de vos reïs (3 bis). L'agent de la République a demandé satisfaction et n'a pu l'obtenir. Deux bricks de guerre ont été pris par vos corsaires, qui les ont amenés à Alger et les ont retardés dans leur voyage (4). Un bâtiment napolitain a été pris par vos corsaires dans la rade d'Hyères, et partant ils ont violé le territoire français (5). Enfin un vaisseau qui a échoué cet hiver sur vos côtes, il me manque encore plus de 150 hommes qui sont entre les mains des barbares (6). Je vous demande réparation pour tous ces griefs, et ne doutant pas que vous ne preniez toutes les mesures que je prendrais en pareille circonstance, j'envoie un bâtiment pour reconduire en France les 150 hommes qui me manquent. Je vous prie aussi de vous méfier de ceux de vos Ministres qui sont ennemis de la France. Vous ne pouvez pas avoir de plus grands ennemis, et si je désire vivre en paix avec vous, il ne vous est pas moins nécessaire de conserver cette bonne intelligence qui vient d'être rétablie, et qui seule peut vous maintenir dans le rang et dans la prospérité où vous êtes, car Dieu a décidé que tous ceux qui seraient injustes envers moi seraient punis.

Si vous voulez vivre en bonne amitié avec moi, il ne faut pas que vous me traitiez comme une Puissance faible ; il faut que vous fassiez respecter mon pavillon, celui de la République italienne où je commande, et que vous me donniez réparation de tous les outrages qui m'ont été faits. Cette lettre n'étant pas à une autre fin, je vous prie de la lire vous-même et de me faire connaître, par le retour de l'officier que je vous envoie, ce que vous aurez jugé de faire (6).

Bonaparte.

NOTE:

(1) Allusions aux intrigues du Vekilhardj, des Juifs Bacri et des Anglais. Ces derniers encourageaient les troubles suscités contre nos pêcheurs de corail par le rebelle Ben-Harch-el-Bouali, qui avait soulevé toute la province de Constantine. Voy. Histoire de Gigelli, par Féraud (Recueil de la Soc. archéol. de Constantine).

(2) Mustapha avait menacé Dubois-Thainville de le faire embarquer avec tous les Français s'il ne lui donnait pas, dans un le délai de 40 jours, 200 000 piastres qu'il disait avoir été contraint de payer au Grand Seigneur pour avoir procuré des subsistances au Directoire.

(3) Bonaparte fit partir de Brest, le 8 juillet 1802, les vaisseaux Le Scipion et Le Duquesne, la corvette La Tactique et le brick Le Furet, commandés par le Vice- Amiral Leyssègues et conduisant à Alger l'Adjudant Hulin. D'après ses instructions, cet officier devait déclarer au Dey que le Premier Consul désirait bien vivre avec lui, mais qu'il n'avait jamais capitulé avec l'honneur, et que si Mustapha ne donnait pas des ordres pour que l'on respectât le pavillon français, Bonaparte était capable d'aller lui-même à Alger. " Si jamais le Dey se conduisait avec violence, car on doit tout attendre d'un barbare, le citoyen Thainville en s'en allant en instruirait l'Amiral, qui a ordre de bloquer Alger. " - De son côté l'Amiral Decrès, ministre de la Marine, reçut l'ordre de rassembler dans la Méditerranée 40 Vaisseaux de guerre, pour être prêts à agir suivant les circonstances contre les Régences de Tunis et d'Alger, " qui n'avaient pas pour le pavillon de la République le profond respect et les égards que le Premier Consul était dans l'intention qu'elles eussent ". Voy. Lettres du Premier Consul au citoyen Talleyrand, les 27et 29 messidor an X (…) Correspondance de Napoléon 1er, t. VII, pp. 665et 666. "

(3 bis) " Vous exigerez impérieusement la tête du reïs qui s'est permis de faire bâtonner un capitaine français et de traiter son équipage avec la dernière indignité. Vous ferez entendre à la régence qu'elle se doit à elle-même se sévir contre le coupable de manière à prévenir désormais de pareils excès. " - Lettre du citoyen Talleyrand au citoyen Dubois-Thainville, le 23 messidor an X. "

(4) Le Necker et La Marie avaient été conduits à Alger par Hassan- reïs, sous prétexte que leurs capitaines n'avaient pas montré leurs passeports. Ces bricks étaient chargés de provisions pour l'armée française à Tarente ; la cargaison avait été vendue et les 8 hommes d'équipage gardés plusieurs jours comme esclaves. "

(5) La polacre napolitaine Saint Louis de Gonzague, partie de Corfou des îles d'Hyères ; la cargaison avait été vendue et les 38 hommes d'équipage emmenés en captivité. "

(6) Hulin avait reçu l'ordre d'exiger une réponse article par article.

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