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Orléansville - Naissance et destruction d’une ville

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  De l’instabilité des civilisations ou de l’instabilité de la terre, on ne sait laquelle eut raison de Castellum Tingitanum.

  Si, parmi les hommes du Maréchal Bugeaud, l’un ou l'autre, au soir de la rude étape qui les avait conduits à El-Esnam, s’est senti l’âme romantique, il aura pu méditer sur ces ruines au-dessus desquelles le nouveau camp allait être établi. C'est ce que fit, à quelque temps de là, le Colonel de Saint-Arnaud qui écrivait: « Nous vivons sur une ville romaine et nos tuniques mesquines flottent au même vent qui agitait ces amples tuniques romaines si nobles ».

  Le 27 avril 1843, dans la fraîcheur du petit jour, les colonnes brisées, les pierres vénérables qui avaient dormi en silence pendant treize siècles, furent tout étonnées de se réveiller au son d’un clairon.

  Sans perdre de temps, le Maréchal Bugeaud délimita, le jour même, sur un vaste rectangle indiqué par les ruines l'emplacement de la future garnison. Il investit le Colonel Cavaignac du Commandement de la place, fit, reconnaître le pays par des patrouilles dans toutes les directions.

  El-Esnam était au confluent de l'Oued Tsighaout et du Chéliff. A cet endroit, la plaine pouvait avoir, d'après une description de l’époque, cinquante lieues de longueur sur sept a huit de large, ouverte vers l’Ouest, elle était limitée au Nord derrière une colline d'un rouge extraordinairement vif qui faisait ressortir toute sa splendeur du paysage, par les croupes molles des monts de Medjadja aux flancs ravinés de profonds sillons, au sud par les premiers contreforts d'un massif puissant dont le pic lointain se devinait à l’horizon. Aucune maison. Mais en bordure de la plaine, auprès de tentes éparses qui faisaient çà et la des taches sombres, paissaient des troupeaux paisibles quelques chameaux.

  Beaucoup des habitants du pays vivaient encore sous la tente, et même lorsqu’ils habitaient ces petites maisons de pisé, couvertes de «diss » que l'on appelle «gourbis » ils les abandonnaient à la belle saison pour suivre leurs troupeaux (1). Même cultivateurs, ils n’étaient jamais tout à fait sédentaires, ils se déplaçaient, dans un faible rayon il est vrai, deux ou trois fois par an. En cette saison, ils abandonnaient les vergers et les jardins de leurs montagnes et, de Medjadja, de Beni –Rached, du Dahra ou de l'Ouarsenis, ils descendaient dans la plaine commercer avec les nomades qui, venant du Sud, effectuaient des mouvements d'une beaucoup plus grande amplitude

  Nos troupes les connaissaient déjà, les Ouled Kosseïr et les Sindjess en particulier, qui avaient jusqu'alors été les plus turbulents. Quant à la grande famille des Medjadja qui, aux siècles passés, avait toujours tenu tête aux Turcs et avait acquis un grand prestige à la ronde, elle était tout de suite devenue notre amie.

(1) D’après une étude de l’époque, il y avait dans la région d’Orléansville, 933 tentes pour 716 gourbis, à Béni-Rached, 107 tentes et 283 gourbis, aux Béni-Derdjine, 133 tentes et 42 gourbis, etc…

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